« Bien que bordelais, Jean-Charles Lawton ne répugne pas aux concours de prouts. A cinquante ans bientôt, c’est même encore l’idée qu’il se fait de bons moments entre amis. Aussi, lorsqu’on lui transmit une invitation pour le quarantième anniversaire de notre mariage : régate, suivie d’une soirée habillée, il crut d’abord avoir mal compris. »
Bon, à nouveau, mes p’tites souris, voici une histoire assez dure et très cynique. C’est l’histoire d’un couple marié depuis quarante ans, Hélène et Pierre – le narrateur. Hélène, riche héritière de « Bébert » Maudet, habite leur maison dans le golfe du Morbihan tandis que Pierre fait prospérer l’entreprise familiale à Paris, entre deux allers-retours. Tout va partir en vrille à l’annonce du départ à la retraite de Pierre, et de son désir de s’installer auprès d’Hélène, définitivement. « En quittant mes affaires, je me défais de mes amis, des femmes que je faisais rire, des cadets qui recherchaient ma protection, des aînés fiers de dire qu’ils m’avaient jadis épaulé, des adversaires comme des alliés. Je suis seul. Donc libre. Je suis libre. Donc seul. »
Comment ne pas laisser un couple s’installer dans la routine ? Comment faire d’un couple une équipe en ne laissant pas le quotidien le broyer ? Et par-dessus tout, comment trouver les mots pour parler à l’autre ?
Le lecteur découvre peu à peu l’ombre qui plane au-dessus de Pierre et Hélène, une ombre qui grignote lentement et sournoisement leur couple, ce fils mort vingt-cinq ans auparavant, alors qu’il était parti faire de la voile.
L’histoire se déroule, progressivement, et je me suis mise à espérer de plus en plus fébrilement qu’Hélène et Pierre trouvent le chemin de la parole, expriment leur douleur ou hurlent leur rage et leur chagrin rentrés.
Toute une série de personnages secondaires bien campés les accompagne dans cette quête d’eux-même et de leur couple : le fantôme de Robert Maudet (« Call me Bébert »), patriarche truculent nimbé de son aura de génial entrepreneur ; les voisins snobs, les Lawton, dont la grande ambition du mari est d’entrer au Rotary Club de Conleau ; Nelly Pilou, la bonne, et son mari boucher ; tous entourent Hélène et Pierre à la façon d’un filet les empêchant de se voir, de se parler.
Et si je vous laisse, chères p’tites souris, découvrir la fin par vous-mêmes, je vous offre cette phrase à méditer : « Un couple, ça fait un, ça fait trois ou ça fait zéro, mais ça ne fait jamais deux. Dans un couple, il n’y a pas de place pour deux.«
Anne Souris
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Cela donne à réflexion, je vais passer commande à mon libraire préféré !
Noëlle
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