
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
– Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Bad day?
Ce poème est bien triste pour une veille de week-end presque ensoleillé…!
Olivia.
Une journée mal commencée, mais vite ensoleillée par la libération de la famille Moulin-Fournier ! Prête à passer un bon WE ensoleillé du coup ! 😉
Rien à dire , la poésie française -19eme et 20ème -est imbattable…
Pour ma part, je suis une inconditionnelle de TOUTE la poésie française :
« Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ? »
N’est-ce pas aussi divin ?! 😉
Si, Du Bellay, Ronsard et la poésie amoureuse de la Renaissance… Je vous l’accorde volontiers!
Les grands esprits se rencontrent ! Vive la Pléiade !