Au fil de mes lectures

Fatima Mansour – Joanne et Gerry Dryansky

Fatima

« C’était le 27 août et depuis plusieurs jours il pleuvait sur Paris. Comme en plein hiver, la tour Eiffel était amputée au-dessus des reins par le brouillard. La Seine en crue léchait les bottes du Zouave de pierre sous le pont de l’Alma et recouvrait les passerelles des péniches soulevées par le flot. Dans la ville embrumée, où l’odeur des feux de bois allumés dans les salons aux fenêtres jaunes imprégnait les rues, seuls les pavés luisaient. Mais si vous regardiez par la lucarne d’une chambre de bonne, quelque part au sixième étage, vous pouviez voir des perspectives estompées de toits en zinc lisses comme le verre, diaprés là où l’eau débordait des gouttières. »

Aujourd’hui, la Bibliothèque est en soldes : deux livres pour le prix d’un ! Voici le récit en deux tomes de Fatima Mansour, arrivée à Paris après avoir été répudiée sur son île de Djerba natale pour travailler pour la comtesse Merveil du Roc. Un peu cliché me direz-vous ? Vous n’aurez pas tort ! Ces deux livres bien écrits, légers et pleins de bons sentiments – L’extraordinaire histoire de Fatima Mansour et La deuxième vie de Fatima – ne resteront sans doute pas au Panthéon de la littérature, mais le lecteur passe un très bon moment en compagnie de Fatima, d’Hippolyte, de Samuel Diop, et de tous les copropriétaires du 34 bis, avenue Victor Hugo.

J’ai beaucoup aimé assister à l’arrivée de Fatima, à ses hauts et ses bas dans une capitale pas forcément accueillante, et à son intégration progressive au sein de cet immeuble huppé d’un des quartiers chics de Paris.

Si Joanne et Gerry Dryansky sont américains, cela fait plusieurs années qu’ils vivent à Paris, et leurs deux romans sont une très jolie déclaration d’amitié à Paris et ses habitants, qu’ils habitent dans les combles et les loges de concierge, ou dans les superbes appartements haussmanniens des étages de réception.

« Elle n’était pas diseuse de bonne aventure, et son propre avenir restait dans le brouillard. Les gens dans sa situation, les petites gens, ne sont pas censés penser plus loin qu’au jour le jour, et la sauvegarde du peu qu’ils possèdent. Ils n’ont pas le privilège des objectifs, mais en ce moment Fatima se sentait en porte-à-faux et dans le doute. A ses yeux, chacun était seul dans son petit bateau.« 

Voilà donc deux livres tout simples que je vous recommande de glisser dans votre valise cet été , si vous avez envie de lire quelque chose de léger, simple, touchant ! A moins que vous ne préfériez Kant et Heidegger pour vous tenir compagnie…

Bonne journée !

Anne Souris

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