Dans la foulée de l’Attentat de Yasmina Khadra, j’ai enfin sauté le pas et loué le film « Ce que le jour doit à la nuit ». Pourquoi sauté le pas ? Tout simplement parce que la période et le contexte traités me semblaient brûlants et je redoutais une approche simpliste de la colonisation et décolonisation de l’Algérie.
Mais après la lecture de l’Attentat, grâce à laquelle j’ai découvert un auteur pondéré, à l’intelligence vive, porté par une honnêteté qui lui fait reconnaître les qualités, les défauts et surtout les motivations les plus profondes de chacun des opposants qui se confrontent, là en Israël, ici en Algérie, je me suis laissée convaincre de regarder le film, espérant y retrouver cette impartialité que j’avais tant appréciée dans l’Attentat.
L’histoire est celle de Younès, un jeune Algérien qui suite à la ruine de ses parents est confié aux bons soins de son oncle paternel, riche pharmacien, et de sa tante, catholique pied-noire. En devenant Jonas, Younès découvre le mode de vie à l’occidentale, le monde des Pieds-Noirs et une société au sein de laquelle cohabitent de nombreuses nationalités et religions, toutes portées par un amour fou de cette terre qui est pour chacun d’entre eux leur pays.
Jonas se lie d’amitié – « amis pour la vie » – avec Fabrice, Jean-Christophe et Simon. C’est l’histoire de leur amitié que retrace ce film, de leur rivalité pour gagner le coeur d’Emilie mais aussi et surtout l’Histoire de l’Algérie à cette époque : la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle la mère et la soeur de Jonas vont trouver la mort, et la guerre d’indépendance, qui verra les quatre amis s’affronter en raison de leurs opinions différentes sans pour autant que l’on puisse les condamner pour autant (on retrouve là l’immense impartialité de Yasmina Khadra). Par ailleurs, tout le film est transcendé par l’histoire d’amour impossible entre Emilie et Jonas (je vous laisse découvrir pourquoi !), et par le déchirement de ce dernier entre ses racines algériennes et son mode de vie occidental.
Ce film d’Alexandre Arcady m’a bouleversée : la qualité de jeu des acteurs et les images sublimes bercés par la musique d’Armand Amar contribuent à en faire un très très beau moment de cinéma. L’acteur principal, Fu’ad Aït Aattou, apporte par son jeu sobre et tout en retenue une grande intensité au personnage de Younès/Jonas, et il est entouré par une pléthore d’acteurs tous meilleurs les uns que les autres.
L’avez-vous vu ? L’avez-vous lu ?
Bon week-end !
Anne Souris
Fiche technique
- Réalisation : Alexandre Arcady
- Scénario : Alexandre Arcady et Daniel Saint-Hamont d’après le roman de Yasmina Khadra
- Musique : Armand Amar
Distribution
- Fu’ad Aït Aattou : Younès/Jonas (adulte)
- Nora Arnezeder : Émilie Cazenave (adulte)
- Anne Parillaud : Madame Cazenave
- Vincent Pérez : Juan Rucillio
- Mohamed Fellag : Mohamed
- Anne Consigny : Madeleine
- Nicolas Giraud : Fabrice
- Matthias Van Khache : Simon Benyamin/Michel adulte
- Olivier Barthelemy : Jean-Christophe
- Matthieu Boujenah : Dédé
- Marine Vacth : Isabelle Rucillio (adulte)
- Tayeb Belmihoub : Issa
- Iyad Bouchi : Younes (enfant)
- Jean-Francois Poron : Younes (à 70 ans)
Il fauuuut que je le vois 🙂
Oui, à tout prix !!! 😉
Je n’ai pas vu le film mais j’ai lu le livre il y a quelque temps déjà. J’avais beaucoup aimé, le sujet est très bien traité et très bien écrit.
Anne-Souris, j’ai commencé Une pincée de terre et de mer, je vous donnerai mes impressions. Bonne semaine.
Si vous aviez aimé le livre, il faut absolument voir le film ! Je pense que vous l’aimerez aussi beaucoup ! J’attends avec impatience votre avis sur Une pincée… ! Bonne journée !
Très très bon film que j’ai vu par hasard sur canal. Je le conseille d’autant plus que l’acteur est le portrait de mon père décédé en 1965. Et ma mère originaire d’Oran dans les années début 50 avec cette ambiance multiculturaliste et la rencontre de mon père fin 50 en France j’ai beaucoup pleuré c’est le love Story d’Oran a voir, c’est dommage que ce genre de film n’a pas de pub. (il mérite l’oscar)
Félicitation a tout les acteurs. Une réalisation parfaite. Je vais offrir le livre a ma fille (prof de français) qui adore lire, et peut-être le conseiller a ces élèves.
note 10/10.
Il m’a fallu plusieurs jours pour me remettre de cette histoire tellement elle m’avait bouleversée…et après quelques jours quand j’ai voulu le reregarder pour analyser tous les détails qui auraient pu m’échapper et juste me replonger dans cette merveilleuse histoire d’amitié, d’amour, d’apprentissage de la vie, mon mari me l’a clairement interdit tellement il avait eu du mal à me remettre sur pied ! 🙂 J’attends donc mon congé mat avec impatience pour le reregarder sans qu’il soit là 🙂
Je vous le recommande également à toutes et tous ! Prévoir boîte de mouchoirs à côté de la télévision !
En attendant, je vais me plonger dans la lecture du livre ! Je vous en dirai des nouvelles dès la lecture terminée 🙂
Moi je suis restée devant le générique de fin sans bouger tant j’étais touchée…
Je crois que c’est la première fois que j’aime plus l’adaptation au cinéma que le livre lui même qui était vraiment super, déjà ! C’est mon film culte depuis qu’il est sorti, que je visionne à toutes les absences de mon mari . Et à chaque fois je pleure, je suis révoltée et j’ai du mal à me » séparer » des personnages !
J’ai lu le livre lorsqu’il est sorti et j’avais beaucoup aimé l’écriture précise qui dépeint les émotions et la psychologie du personnage principal au travers de ces événements historiques parfois méconnus. J’ hesitais à voir le film de peur d’être déçue mais vous venez de m’en donner l’envie : merci pour cet article !
Je vous en prie ! Cela reste à ce jour un des plus beaux films que j’ai vu !