« Comme je l’ai déjà dit, c’est avec Lucy que tout a commencé. Quoi d’étonnant, d’ailleurs ? Lucy avait alors dix-sept ans et tout ce qu’il fallait pour être une héroïne de roman. Elle exerçait un pouvoir de séduction que je vais avoir du mal à définir, je le sais, mais je pourrais dire que rares sont les êtres dotés d’une seule parcelle de ce qu’elle possédait à profusion. Elle était sensationnelle et, de nous les filles, de loin la plus jolie et la seule à ressembler autant à maman ; en fait, elle tenait si peu de papa qu’on aurait pu croire qu’elle s’était reproduite par fission binaire.«
Bonjour bonjour, mes chers petits rats de bibliothèque, et pardon pour ce long silence !!!
Me voici de retour avec ma moisson estivale, et je vous concocte une série d’articles sur mes lectures de vacances…
Voici un très bon livre, dévoré en quelques heures, fort agréable, qui retrace la vie de deux soeurs, filles d’un pasteur de province, Tara et Lucy, dans le Londres des années 1960, au tout début de ce qu’on appellera les Swinging Sixties.
Malgré la beauté de Lucy, c’est toutefois grâce à Tara que les deux soeurs vont pouvoir quitter leur Cornouailles natale, quitter le presbytère et les nombreux frères et soeurs, quitter leur père et sa voix de stentor ; malgré la beauté de Lucy, c’est la voix de Tara, si belle, si puissante, si inattendue dans ce petit bout de jeune femme de 17 ans qui va les propulser à Londres et changer leur vie à jamais.
Car loin de la protection du presbytère, loin des chevaux et des manoirs de Cornouailles avec leurs vieilles pierres rassurantes, c’est un monde en plein bouleversement qui s’offre aux jeunes filles, un monde dans lequel les anciens hôtels particuliers victoriens menacent d’être détruits, dans lequel les jupes raccourcissent et les cocktails coulent à flots, un monde dans lequel, malgré un cynisme de façade et un détachement provocant, tout le monde cherche sa place et son rôle et dans lequel la célébrité, lorsqu’elle ne fait pas perdre la tête, n’apporte qu’amertume et désillusions.
Est-ce l’éducation de Tara qui va lui permettre de surnager au milieu des requins ? Est-ce sa fraîcheur, son innocence, sa foi dans les êtres qui l’entourent ? Ou bien est-ce le souvenir d’un jeune homme au teint pâle et aux cheveux noirs apparu dans sa vie un certain après-midi, une dizaine d’années plus tôt, dans la vaste cuisine d’un château disparu en cendres depuis ?
Entre enregistrements et soirées, essayages et interviews, le lecteur suit avec bonheur la célébrité naissante et fulgurante de la jeune Tara Jupp et la valse des gens qui l’entourent, en espérant que, parachutée à Londres, par hasard, elle ne se perdra pas et restera fidèle à la sauvageonne qui galopait sous les orages, là-bas, en Cornouailles.
Bonne lecture !
Anne Souris
Traduction : Martine Leroy-Battistelli
J’ai L’amour par hasard dans a PAL. Celui-ci m’intéresse aussi, et comme il est en poche maintenant…
Il paraît qu’il vaut mieux commencer par L’amour par hasard ! Je vais l’acheter à la rentrée, tant pis, je les aurai lus dans le désordre… Mais s’il est aussi bien que Londres par hasard, tu devrais te régaler !!
Je prévois d’aller à Londres dans les mois à venir, cette lecture sera parfaite !!
En effet, ça peut être une bonne mise dans le bain !!