« L’inconnue qui se tenait dans la rue principale de Hope était si quelconque que c’en était presque choquant. Une silhouette morne et sans formes vêtue d’un manteau gris de mi-saison, bien trop chaud pour cet automne. Un sac à dos gisait à ses pieds et une énorme valise était appuyée sur une fine poignée télescopique. Aux yeux des habitants qui avaient assisté par hasard à son arrivée, négliger à ce point son apparence était un manque certain de savoir-vivre. Comme si cette femme se moquait éperdument de leur faire bonne impression. »
Broken Wheel, Iowa. Une ville perdue au milieu des champs de maïs, au fin fond des Etats-Unis. Ses chômeurs, ses désillusions, son ennui… et sa touriste suédoise.
Intriguant, n’est-ce pas, chères rats de bibliothèque de mon coeur ? Vais-je m’arrêter là ? Cela suffira-t-il à vous allécher ? Ma tâche serait si facile, s’il suffisait de vous donner les premières lignes d’un roman pour vous donner envie de le lire ! Ma bonté d’âme me pousse cependant à vous en parler un tantinet plus, à moins que ce ne soit par orgueil… Je vous laisse juges de cette épineuse question !
Retournons donc à Broken Wheel, et à la présence surprenante de Sara dans ce coin paumé. Invitée à y séjourner quelques semaines par Amy, elle découvre à son arrivée que cette délicieuse vieille dame avec qui elle correspondait depuis des années vient de décéder. Finis les échanges de lettres autour des livres, terminés les confidences sur les habitants de la petite bourgade, Sara se retrouve confrontée à la réalité. Et pour cette jeune femme discrète et terne de 28 ans, se retrouver au centre de l’attention et des soins amicaux de toute une communauté représente une expérience assez perturbante. Que faire lorsque tous se liguent pour refuser toute contrepartie financière à son séjour ? Comment remercier ces nouveaux amis pour la gentillesse dont ils font preuve à son égard lorsque tout ce qu’on sait faire dans la vie se résume à ouvrir un livre et le dévorer en faisant abstraction du monde ?
A leur grand étonnement, et pour la première fois de leur vie, les habitants de Broken Wheel vont donc bénéficier d’une librairie. Une vraie, grande librairie, composée des centaines de livres rassemblés par Amy durant sa vie, classés méthodiquement par Sara en fonction des intérêts de chacun. Et est-ce l’influence de la jeune Suédoise, ou celle de la littérature ? Le fait est que chacun va se trouver confronté à son passé et ses démons, ses a priori et ses certitudes et qu’un nouveau souffle va balayer les rancoeurs et les inimités pour laisser place à des rapports plus vrais, plus fraternels et plus justes.
Mais chaque chose a une fin, en particulier les visas touristiques, et la perspective du départ de Sara va obliger Caroline, Andy, Jen, Josh, George et les autres à imaginer un plan farfelu, absurde, complètement loufoque pour pouvoir garder leur si précieuse libraire à Broken Wheel.
Voilà un roman agréable et facile à lire dont le seul défaut serait peut-être d’être assez prévisible et (un peu trop) plein de bons sentiments. Les personnages sont attachants mais légèrement caricaturaux et il n’est pas bien difficile de vite comprendre quel tour va prendre l’existence de la vieille fille grenouille de bénitier, du ténébreux célibataire ou du pauvre type un peu paumé… Il n’en demeure pas moins que l’on referme le livre avec l’impression d’avoir passé un bon moment et s’il ne me laissera pas un souvenir impérissable, je ne peux que vous conseiller de le glisser dans votre valise pour les vacances !
Bonne lecture !
Anne Souris
Traduction : Carine Bruy
Plus qu’alléchant, Ann Soch. Ce livre, je me l’achète cette semaine. Tout ce que j’aime. Bonne journée.
Excellent ! Vous allez voir, c’est un livre sympathique pour l’été !
Je ne sais pas si je le lirai de suite, je me le garde pour quand j’aurai besoin de lectures plus légères. Bisous à toi!
Très bonne idée ! Bisous
Je l’ai commandé de même que les braises. J’attends la réception maintenant.
Bon après-midi Anne Souris.
De bons moments de lecture en perspective ! Vous me direz ce que vous en avez pensé ? Bien amicalement
J’ai vraiment bien aimé ce livre Anne Souris. Comme je l’ai dit, il me fait vraiment penser à L’homme qui plantait des arbres de Giono. Faire revivre un endroit, quoi de plus beau ?
Bien sûr, ce n’est pas du Giono mais le fond est vraiment intéressant.
Il n’est pas si léger que ça et même assez profond je trouve sous une apparence livre de plage.
Dommage que la traduction soit parfois un peu limite.
Le principal est de passer un très bon moment.
Merci Anne Souris.
Figurez-vous que je n’ai jamais lu Giono, ce qui est un grand tort !
Dommage, c’est un grand auteur qui non seulement aimait beaucoup sa région méridionale mais avait de grandes valeurs humanitaires.
j’ai fait étudier ce livre très petit mais tellement beau à mes élèves de Cm1, c’était un peu difficile mais ne jamais sous-estimer les enfants.
Amicalement, Anne Souris,
Michèle