Parle, parle, Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis ;
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route
Et les jours et les nuits.
Remplis-moi d’un esprit qui me fasse comprendre
Ce qu’ordonnent de moi tes saintes volontés,
Et réduis mes désirs au seul désir d’entendre
Tes hautes vérités.
Mais désarme d’éclairs ta divine éloquence ;
Fais-la couler sans bruit au milieu de mon cœur
Qu’elle ait de la rosée et la vive abondance
Et l’aimable douceur. […]
Parle donc, ô mon Dieu ! ton serviteur fidèle
Pour écouter ta voix réunit tous ses sens,
Et trouve les douceurs de la vie éternelle
En ses divins accents.
Parle pour consoler mon âme inquiétée ;
Parle pour la conduire à quelque amendement ;
Parle, afin que ta gloire ainsi plus exaltée
Croisse éternellement.
Pierre Corneille (1606-1684)
Merci pour ce magnifique poème. J’ai une petite tendresse pour Corneille (et Racine). Tous deux me rappellent mes merveilleuses années de Lycée, assise dans une classe vieillotte (rien ne correspondait avec les normes de sécurité) j’écoutais avec ravissement mon prof de lettre en chignon et tailleur gris nous raconter la poésie chez Corneille et Racine. Délicieusement hors du temps. C’était à Paris, il faisait gris et le Lagarde et Michard m’enchantait, n’en déplaise aux râleurs!
Bonne journée
Montaine
Délicieux souvenirs ! Pour moi aussi c’est un rappel des années au lycée !! Bonne journée