Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur angevine.
Joachim du Bellay (ca 1522-1560)
Merci pour ce beau poème. J’aime beaucoup l’aquarelle, une maison en ardoise fine, en pierre de tuffeau et certainement en pays de Loire.
Bonne journée
Montaine
Pas en pays de Loire, mais en effet une maison que l’on est heureux de retrouver, comme Ulysse, à chaque fois…