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poésie, poésie française, Printemps des Poètes 2018, Victor Hugo, XIXe siècle
Sur une barricade, au milieu des pavés
Souillés d’un sang coupable et d’un sang pur lavés,
Un enfant de douze ans est pris avec des hommes.
– Es-tu de ceux-là, toi ? – L’enfant dit : Nous en sommes.
– C’est bon, dit l’officier, on va te fusiller.
Attends ton tour. – L’enfant voit des éclairs briller,
Et tous ses compagnons tomber sous la muraille.
Il dit à l’officier : Permettez-vous que j’aille
Rapporter cette montre à ma mère chez nous ?
– Tu veux t’enfuir ? – Je vais revenir. – Ces voyous
Ont peur ! où loges-tu ? – Là, près de la fontaine.
Et je vais revenir, monsieur le capitaine.
– Va-t’en, drôle ! – L’enfant s’en va. – Piège grossier !
Et les soldats riaient avec leur officier,
Et les mourants mêlaient à ce rire leur râle ;
Mais le rire cessa, car soudain l’enfant pâle,
Brusquement reparu, fier comme Viala,
Vint s’adosser au mur et leur dit : Me voilà.
La mort stupide eut honte et l’officier fit grâce.
Victor Hugo (1802-1885)
Magnifique…Bouleversant… La puissance lyrique de Victor Hugo est unique .
C’est un des rares poèmes qui me donne des frissons à chaque fois que je le lis…
Il y aussi ce poème où une grand-mère écrit à Napoléon lll pour exprimer sa douleur d’avoir perdu son petit-fils lors de massacres qui ont suivi le coup d’état …
Je ne le connais pas !!! Vous souvenez-vous du titre ?
Je vous ai envoyé un lien par mail dites-moi si c’est bien reçu…
Non, je n’ai rien reçu… vous l’avez bien envoyé à annesouris.mbi@gmail.com ?
J’ai renvoyé à l’instant
Bien reçu !