« Il la couvrait de baisers, arrachait son fichu, dénouait sa natte, une cascade de boucles fauves dégringolait en ribambelles sur son dos, le vent s’en mêlait, chaleureux. »
« Pleurer des rivières » : cet extrait d’une chanson de Boris Bergman (interprétée par Viktor Lazlo) revient dans le roman d’Alain Jaspard comme un refrain mélancolique qui souligne toute la douleur des quatre protagonistes de cette tragédie.
Soit Julien et Séverine, Franck et Mériem : deux couples aux antipodes l’un de l’autre, un couple bourgeois aisé, lui avocat, elle dessinatrice d’albums pour enfants, un couple de gitans – yéniches – aux fins de mois difficiles. Un couple sans enfant, malgré les nombreuses tentatives, un couple abonné aux naissances successives, sur le point d’accueillir son huitième enfant. Deux couples qui n’auraient jamais dû se croiser, jamais dû se parler mais que le hasard d’un vol de cuivre et de la garde à vue qui s’en suit va mettre en contact.
« Le royaume des larmes est mystérieux, n’y entre pas qui veut ». La douleur est le terreau qui va faire germer une idée inconcevable dans le cerveau de ces quatre êtres humains en souffrance, une idée folle, illégale et complètement irréaliste. Mais les rêves sont là pour adoucir la vie, même si la justice des hommes peut rapidement les briser.
« Tu as joué, tu perds,
Alors va pleurer des rivières »
Excellent roman d’Alain Jaspard, qui allie style cru et parfois même sordide à une émotion d’une intensité folle, « Pleurer des rivières » est un roman à lire, à tout prix.
Bonne lecture !
Anne-Sophie
Merci Anne-Sophie
Je vous en prie ! Découverte surprenante mais très émouvante !