Au fil de mes lectures

Un bonheur sans pitié – Eric Genetet

C’était cet amour, ses mots, ses petites et grandes attentions, son intensité, ses mots obliques, son impossibilité, son éternité. Ces mots qui n’ont pas survécu. Un amour qui mène à un matin inévitable depuis longtemps déjà. Marina a le trac.

Attention, lecture coup de poing. Voilà un roman que vous ne lâcherez pas de la première à la dernière page et il y a de fortes chances que vous passiez plusieurs minutes, à la fin de votre lecture, mains posées sur la couverture du livre, attendant de reprendre vos esprits et le cours de votre vie.

Ce bonheur sans pitié, c’est celui de Marina et Torsten. Un bonheur tel qu’il pourrait exister dans un film romantique ou dans un roman d’amour, le coup de foudre, la passion et les amants fusionnels.

Et pourtant… Il ne va falloir que quelques mois pour que Marina réalise, doucement, que l’homme qui partage sa vie n’est peut-être pas celui qu’elle croit, que le personnage qu’elle a face à elle n’existe peut-être pas, n’a jamais existé.

Au départ, c’est une phrase, lâchée négligemment et qui transperce comme une aiguille. Puis vient l’absence, délibérée, faite pour punir, pour exacerber le manque. Et l’homme revient, enjôleur, caressant, avec ses belles promesses et ses paroles en forme de mirages pour mieux la faire dégringoler à l’étape suivante.

Toujours un peu plus, toujours plus insidieusement, toujours plus violemment. Mais il ne voulait pas, il ne pouvait pas. Ce n’est pas lui, c’est elle. Elle est coupable, elle n’est pas assez bien. Mais aussi, si elle avait agi différemment. Et si elle s’occupait de lui, vraiment. Elle ne le mérite pas, c’est sûr.

Les rêves qui s’éteignent comme une étoile qui a cessé d’émettre de la lumière.

Et le lecteur assiste en témoin muet à cette spirale de perversité et de harcèlement, dévorant les pages si puissantes du roman d’Eric Genetet et espérant que Marina ait le courage de se dresser, avant qu’il ne soit trop tard, face à ce monstre sans pitié.

Nos blessures datent de l’âge où l’on ne pouvait pas se défendre, elles nous accompagnent comme la vieille sorcière dans nos cauchemars d’enfant. Il y a ceux qui passent leur vie à se punir et ceux qui se rafistolent lentement.

Bonne lecture !

Anne-Sophie

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