« Chaque matin, la tour de Siloé ouvrait ses portes à 8h. Collecteurs d’impôts, experts-comptables, auditeurs en tout genre, le gratin de la finance s’engouffrait dans le building flambant neuf inauguré à la dernière Pâque. Fierté de toute la ville, la tour faisait de Jérusalem la première place financière de la région. Plus d’une trentaine d’entreprises spécialisées dans la finance y avaient élu domicile, toutes plus puissantes les unes que les autres. Parmi elles, on retrouvait le siège de la Banque Nazareth et Palestine (BNP), la Haute Société Bancaire de Canaan (HSBC) ou bien encore les Mutuelles Malachie et Abraham (MMA). La Judée vivait alors une période de croissance économique stimulée notamment par les travaux extraordinaires entrepris par Hérode le Grand au temple de Jérusalem. Commencé quelques années auparavant, un chantier colossal devait permettre d’accueillir un nombre grandissant de pèlerin. Toute la ville bénéficiait de ce projet d’envergure. »
Cher Auteur,
Je serai directe, et pourrais me contenter de ces quatre mots : votre roman est brillant. Je dois vous avouer que le titre, déjà, m’avait mis l’eau à la bouche. La couverture me rappelait de bons souvenirs. Le sous-titre était digne du Da Vinci Code.
Un WE à la campagne sans enfants fut l’occasion rêvée de l’emporter avec moi. Et bien m’en a pris. Quel régal que cette chronique des dernières semaines avant Pâques, alors qu’un certain Jésus fait parler de lui en Galilée et à Jérusalem…
Quels délices que ces jeux de mots dont vous émaillez votre récit et les rappels journalistiques des grands épisodes du Nouveau Testament et des paraboles ! J’ai sourit, j’ai ri, tourné les pages pour mieux revenir en arrière… « ah mais oui, c’est tellement bien trouvé ! », j’ai photographié des passages entiers pour les envoyer à des amis – la liste d’attente pour prêter le livre est d’ailleurs aussi longue que le Livre des Nombres (vous n’êtes pas contre le fait que je leur conseille de l’acheter ?!).
Quelle finesse dans la montée en puissance de l’enquête autour de ce mystérieux roi d’Israël dont « Caïphe ne souhaite pas qu’il devienne la coqueluche des médias et que certains révolutionnaires se rangent derrière lui. » Pauvre rédacteur en chef, qui se voyait déjà tenir l’interview du Messie !
Au Canard en Judée, journal indépendant depuis l’exil à Babylone, les meilleurs journalistes sont sur le coup. Et aucune intimidation ni aucun chantage n’aura raison d’eux. Car « si les journalistes se taisent, leurs stylos crieront. »
Et si le Canard en Judée venait à être enchaîné, alors c’est nous, lecteurs, qui nous déchaînerons.
Bonne lecture !
Anne-Sophie