La couverture de « La quête de maître Fulano » m’avait tapé dans l’oeil quand j’avais regardé le programme de Tequi et je n’ai pas été déçue de ma lecture !
L’auteur, Loïc Tertrais, réussit la prouesse de parfaitement doser légèreté et profondeur par le biais de deux personnages principaux très bien campés.
Soit un cabinet d’avocats de petite ville de province, dans lequel cohabitent Savinien Fulano, figure respectable et respectée du barreau local, et Jacques, « Jack », jeune collaborateur.
Assistant aux échanges entre l’homme installé et perclus d’habitudes et le jeune philosophe idéaliste énigmatique, et malgré quelques incursions au tribunal ou chez des clients, le lecteur garde une sensation de huis-clos et de roman de moeurs très intéressant. L’avocat perce sous l’auteur lorsqu’il nous décrit, avec un certain cynisme, la routine d’une profession embourgeoisée.
Loïc Tertrais, par la bouche de Jack, cite à la pelle Chesterton et Molière, St Ex et Bernanos et confronte Fulano à ses renoncements, sa lassitude et son enthousiasme perdu dans le train-train d’un quotidien professionnel trop bien rodé.
Déstabilisé par ces piques littéraires, et par un virus qui l’oblige à bouleverser son fonctionnement, le « vieil » avocat va progressivement douter, se questionner, se remettre en question et accepter de regarder le monde qui l’entoure d’un oeil neuf.
Le roman pèche un peu par excès de ces citations qui rendent les dialogues parfois artificiels mais l’auteur réussit à garder son lecteur en haleine et à conclure la quête de Savinien sans qu’on ne puisse lui reprocher un happy ending manichéen.
Bref, un roman fort sympathique et une lecture agréable !
Bonne lecture !
Anne-Sophie
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