Après-midi délicieuse avec cet excellent roman de Clémentine Beauvais !
Lire la suite « Brexit Romance – Clémentine Beauvais »Étiquette : Angleterre
Belgravia – Julian Fellowes
« Dans le passé, on est comme en pays étranger, dit-on. Les choses s’y font différemment. Sans doute est-ce vrai en ce qui concerne la morale, les mœurs, le rôle des femmes, le type de gouvernement, et bien d’autres aspects de notre vie quotidienne. Mais il existe aussi des similitudes. L’ambition, l’envie, la rage, la cupidité, la gentillesse, l’altruisme, et plus encore l’amour, ont toujours eu une influence déterminante sur nos choix, hier comme aujourd’hui. Voici l’histoire de personnages qui vécurent il y a deux siècles ; pourtant les désirs, rejets et passions qui les animèrent ressemblent pour beaucoup aux nôtres, tels que nous sommes, dans l’époque où nous vivons. »
Les vacances sont là, chères petites souris de bibliothèque, et avec ces jours de détente revient la sempiternelle question « que vais-je pouvoir lire ? ». Si ce n’est déjà fait, prenez Belgravia, de Julian Fellowes. Parole d’Anne Souris, vous ne le regretterez pas ! Lire la suite « Belgravia – Julian Fellowes »
Hortense et Queenie – Andrea Levy
« Je pensais que j’étais allée en Afrique. Je l’ai raconté à toute la classe. Early Bird, notre institutrice, m’a mise debout devant le drapeau britannique – elle n’aurait laissé personne l’appeler communément l’Union Jack : « c’est le drapeau de l’empire, pas un jouet ». Et je me tenais là, fière comme un paon, et j’ai dit : « je suis allée en Afrique quand elle est venue à Wembley ». C’est alors qu’Early Bird m’apprit que l’Afrique était un pays. « D’habitude tu n’es pas idiote, Queenie Buxton, a-t-elle poursuivi. Tu n’es pas allée en Afrique, mais simplement à l’Exposition de l’Empire britannique, comme des milliers d’autres personnes. » «
Voici, chères petites souris, un livre que j’ai lu il y a quelques temps et dont j’ai beaucoup de mal à savoir si je l’ai aimé ou détesté. Lire la suite « Hortense et Queenie – Andrea Levy »
La partie de chasse – Isabel Colegate
« Cette histoire provoqua un petit scandale à l’époque, mais les événements qui suivirent eurent tôt fait de l’effacer de la plupart des mémoires. On pourrait la voir un peu comme un spectacle qui se déroulerait tout entier dans un salon éclairé par des lampes à huile et où, peut-être, brilleraient aussi sur les murs les lueurs mouvantes d’un grand feu de bûches. Dans cet immense salon édouardien, encombré de meubles et où les guéridons disparaissent sous les bibelots et les photographies encadrées, des gens conversent entre eux, les uns assis, les autres debout par petits groupes. Soudain, provenant de la pièce voisine, où personne n’a encore osé s’aventurer, arrive l’éclat violent d’une lumière électrique. S’engouffrant par la porte ouverte, cet éclairage rétrospectif et brutal plonge instantanément le salon dans la pénombre ; les flammes qui dansaient si joyeusement dans la cheminée s’estompent, les cercles de lumière jaune au pied des lampes perdent tout leur éclat (on dirait de l’or assourdi), et les êtres qui sont là, encore visibles malgré tout, nos parents, nos grands-parents, qui appartenaient déjà au passé, nous semblent reculer dans un passé encore plus éloigné, celui de Charlemagne et de ses chevaliers, celui des Sept Dormants à peine sortis de leur immense sommeil. »
Brillante description, n’est-ce pas, mes très chers rongeurs de bibliothèque ? On imaginerait presque assister à cette scène, et voir plonger d’un seul coup un monde entier dans les ténèbres du passé, cette société britannique aristocratique si brillante du début du XXe siècle, que la Première guerre mondiale va emporter comme un fétu de paille et qui vit dans ces années 1910 son chant du cygne. Lire la suite « La partie de chasse – Isabel Colegate »
Pas facile d’être une Lady ! – E.M. Delafield
« 7 novembre. – Je suis en pleines plantations de bulbes d’intérieur, et voilà que Lady Boxe se fait annoncer. Je m’exclame bien sûr hypocritement que je suis ravie de la voir, et la prie de s’asseoir juste une minute pendant que je finis mes bulbes. Lady B. s’élance résolument vers le fauteuil où j’ai déjà posé deux coupes à bulbes et le sac de charbon de bois, je l’en fais dévier de justesse et elle prend le canapé. Est-ce que je sais, me demande-t-elle, qu’il est excessivement tard pour planter des bulbes d’intérieur ? Le bon moment est évidemment septembre, à la rigueur octobre. »
Bonjour, bonjour, chères souris lectrices du mois de mai !
Voici un article que je vous promets depuis un certain temps sur Facebook, mais… J’ai très égoïstement profité de mes vacances sans avoir le courage de me mettre au travail ! Voilà donc, enfin, mon avis sur ce « Journal humoristique d’une Lady ». Lire la suite « Pas facile d’être une Lady ! – E.M. Delafield »
Le retour du capitaine Emmett – Elizabeth Speller
« Dans les années qui suivraient, lorsque Laurence Bartram regarderait en arrière, il penserait que l’événement qui avait vraiment tout changé n’était ni la guerre, ni l’offensive de Rosières, ni même la perte de sa femme, mais le retour de John Emmett dans sa vie.«
Bonjour mes p’tites souris de bibliothèque !
Avec le centenaire de la Grande Guerre, nombreux sont les ouvrages relatifs à cette période proposés par nos chers libraires, au risque parfois de nous saturer… Si toutefois vous voulez aborder le sujet d’un point de vue romanesque, sans trop de détails historico-stratégico-militaires, alors plongez-vous dans l’excellent premier roman d’Elizabeth Speller, Le retour du capitaine Emmett. Lire la suite « Le retour du capitaine Emmett – Elizabeth Speller »
Passé imparfait – Julian Fellowes
« Londres est désormais pour moi une ville hantée et je suis le fantôme qui erre dans ses rues. Chaque rue, chaque place, chaque avenue semble me susurrer les souvenirs d’une autre époque de mon existence. Même un tout petit tour à Chelsea ou Kensington me ramène à des endroits où je fus jadis bienvenu et où aujourd’hui je serais un parfait étranger.«
Ecrit par le réalisateur de ma série fétiche, Downton Abbey, et auteur du roman Snobs que j’avais dévoré, Julian Fellowes, je ne pouvais passer à côté de Passé Imparfait. Tout dans le résumé m’attirait : un roman se déroulant en Angleterre, dans cette upper-class si propre à nos voisins d’Outre-Manche, avec une intrigue mêlant souvenirs qui remontent à la surface, liaisons amoureuses et satyre sociale d’une certaine société en voie de disparition. Lire la suite « Passé imparfait – Julian Fellowes »
Une famille délicieuse – Willa Marsh
« Le soleil de ce début d’automne entrait par la porte principale, tombant à l’oblique, en bandes de lumière poudrées d’or. Il lustrait la vieille banquette, flamboyait sur la grande plaque de cuivre qui couvrait la table de chêne, touchait d’une lueur tendre les coloris fanés de la large tapisserie de soie accrochée au mur sous la galerie. Une paire de bottines en caoutchouc se trouvait juste à l’extérieur, jetée négligemment sur le dallage de granit ; abandonnée sur le coussin usé de la banquette attendant une corbeille de jardinier en osier, chargée de ficelle, d’un sécateur, d’un vieux déplantoir et de torsades de papier contenant de précieuses graines.«
Bonjour mes p’tites souris vacancières ! Espérant pouvoir rédiger cet article jusqu’au bout sans avoir à intervenir une dizaine de fois pour régler une dispute d’enfants, donner le goûter, aider à mettre des chaussures ou éviter des bleus et bosses, je prends aujourd’hui ma plume pour vous parler de cet excellent roman que j’ai dévoré au début de l’été ! Lire la suite « Une famille délicieuse – Willa Marsh »
Le Bois du rossignol – Stella Gibbons
« Il est difficile d’obtenir un jardin sinistre, mais le vieux Mr Wither y était parvenu. Même s’il ne travaillait pas lui-même à celui de sa maison des environs de Chesterbourne, en Essex, son manque d’intérêt pour la terre et sa répugnance à dépenser de l’argent n’étaient pas sans influencer le jardinier. Le résultat était une pelouse souffreteuse et une rocaille plâtreuse où presque rien n’attirait le regard, tandis que les arbustes sans caractère proliféraient car Mr Wither appréciait leur capacité à meubler l’espace à peu de frais. il tenait également à ce que le jardin fût soigné. Regardant par la fenêtre de la salle à manger, par une belle matinée d’avril, il songea que les pâquerettes étaient vraiment une engeance.«
Quel homme, ce Mr Wither, quel homme ! Et ne vous y trompez pas, il se révèlera aussi peu sympathique tout au long du roman. Roman dont j’aurais voulu vous parler plus tôt mais le temps passe décidément très vite… Dire que je m’étais fixée trois publications par semaine, nous en sommes bien loin, et j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur !!! Lire la suite « Le Bois du rossignol – Stella Gibbons »
Miss Mackenzie – Anthony Trollope
« Il me faut, je le crains, imposer à mon lecteur quelque détails relatifs aux premières années de Miss Mackenzie, détails dont le récit sera ennuyeux, mais que je ferai aussi court que possible. Son père, qui dans sa jeunesse avait quitté l’Écosse pour Londres, avait passé toute sa vie à servir son pays. Il était devenu employé à Somerset House quand il mourut à l’âge de soixante ans. Il suffira de dire à son propos que sa femme était morte avant lui et qu’en mourant, il laissait derrière lui deux fils et une fille. »
Connaissiez-vous Trollope, mes petites souris savantes ? Moi non, et c’était une erreur ; figurez-vous que cet – selon moi – illustre inconnu est en fait un vrai mythe littéraire de la période victorienne ! Tolstoï, Queneau, Henry James ou P.D. James figurent parmi ses admirateurs inconditionnels, ainsi que votre humble servante, dorénavant ! Lire la suite « Miss Mackenzie – Anthony Trollope »