« La veille, après avoir quitté la gare, Basilio s’était aventuré au hasard, parmi les rues. Vers le soir, fatigué, il avait franchi les grilles du jardin du Luxembourg et s’était assis sur un banc, un peu à l’écart des allées. La nuit était tombée. Il avait fini par fermer les yeux, et sans doute avait-il dormi par instants, le coude posé sur sa valise, son carton à dessin sur les genoux. Plus tard, dans l’incertitude des heures, il avait guetté la venue du jour en frissonnant, les avant-bras ramenés contre le torse. Enfin, il y avait eu le chant des merles et des fauvettes juste avant le souffle balbutié de la lumière. C’était une drôle de journée qui commençait, se disait Basilio.«
On ne pourrait mieux résumer ce livre qu’en citant ses premières phrases, chères petites souris… Tout y est : une très très jolie écriture – « l’incertitude des heures », « le souffle balbutié de la lumière », cela pourrait être un tableau impressionniste – un style étrange, ne marquant pas les dialogues mais les insérant au fil du texte, ce qui en rend la lecture un peu ardue, mais aussi et surtout une lenteur qui a provoqué chez moi un certain ennui. Lire la suite « Le héron de Guernica – Antoine Choplin »