« Les personnes qui ont été élevées au sein d’un ordre social raffiné connaissent peu de moments de joie aussi intense que ceux qui précèdent un voyage dans un pays lointain. Les grilles de leur jardin clos s’ouvrent soudain toutes grandes, la chaîne protégeant l’entrée du sanctuaire est abaissée : avec un regard circonspect de part et d’autre, on s’élance, et, ô merveille, voici l’univers infini !«
Voilà, chers rongeurs de bibliothèque, un livre absolument passionnant, une épopée digne des plus grands romans d’aventure, l’autobiographie de Gertrude Bell.
Oui, je vous entends déjà, Gertrude Qui ? Si le nom de ce pendant féminin à Lawrence d’Arabie (qu’elle appelait « mon petit », soit dit en passant) ne vous dit rien, c’est parce que plusieurs décennies de bien-pensance anticolonialiste ont relégué aux oubliettes de l’Histoire celle qui aura été la « reine sans couronne » d’Irak, celle « dont la mémoire sera toujours tenue en affection par les Arabes » ainsi qu’il était écrit sur un buste la représentant dans le Musée national d’Irak à Bagdad. Lire la suite « En Syrie, le désert et la vie – Gertrude Bell »