Au fil de mes lectures

Casimir mène la grande vie – Jean d’Ormesson

dOrmesson3« Vous vous demandez peut-être, je vous entends d’ici, c’est une manie chez vous, pourquoi j’écris ce livre. Je vous donnerai, pour le même prix, deux réponses au lieu d’une. Première réponse : je vous emmerde. Voilà une bonne chose de faite. J’espère qu’elle vous monte à la gorge et qu’elle vous en bouche un coin. Deuxième et dernière réponse et, s’il vous plaît, n’y revenez pas : j’écris ce livre parce que mon grand-père m’a demandé de l’écrire. C’est la meilleure des raisons. »

Excellent, excellentissime Jean d’Ormesson, qui sait à chaque fois nous trouver là où nous l’attendons le moins ! Comme sa plume me manque, son ironie mordante, son regard si détaché et pourtant profondément charitable sur le monde. Lui seul était capable d’aimer aussi profondément le genre humain tout en percevant de manière parfaitement lucide tous ses petits travers, ses lâchetés, ses petitesses. Lire la suite « Casimir mène la grande vie – Jean d’Ormesson »

Au pays des enfants

L’enfant qui attendait un train – Jean d’Ormesson

dOrmesson2« Il était une fois, quelque part dans une vallée entourée de montagnes, un petit garçon comme tous les autres. Il était joli et drôle, et puis, pour ses parents c’était le leur, alors, forcément, ils y tenaient.« 

Si le format de ce second livre est aussi court que le dernier dont je vous ai parlé, son style en diffère complètement. On y retrouve ici bien plus la plume poétique de Jean d’Ormesson, le lyrisme de ses tournures de phrases et son écriture si fine et ciselée. Lire la suite « L’enfant qui attendait un train – Jean d’Ormesson »

La vie des autres·Sur une île déserte

La Conversation – Jean d’Ormesson

Choisir parmi l’œuvre si prolifique, si géniale de Jean d’Ormesson – premier roman publié en 1956, dernier à paraître posthume en 2018… – un roman à chroniquer, c’est un peu comme n’avoir le droit de ne choisir chez Ladurée qu’un seul macaron… Je vous parlerai donc de deux !

Si l’un s’est immédiatement imposé à moi – et gardant mon plaisir pour la fin, je ne le publierai que dans quelques jours -, le deuxième a été plus difficile à sélectionner car comme disait Gide, « choisir c’est renoncer ». C’est donc à grand regret que je renonce au Juif errant, au Plaisir de Dieu, au rapport Gabriel… pour vous présenter deux des œuvres les plus originales à mes yeux de M. d’Ormesson, par leur format et leur style : La Conversation et L’enfant qui attendait un train. Lire la suite « La Conversation – Jean d’Ormesson »

Presque rien...

Au revoir et merci.

Comme je les redoutais, ces quelques mots entendus à la radio ce matin.

Comme je le redoutais, cet instant qui nous priverait à jamais de votre intelligence si vive et discrète, de votre sourire charmeur, de vos yeux si limpides et profonds.

Comme je le redoutais, cet avenir sans vos livres brillants et mordants, sans votre plume si vive, si légère, sans votre style ciselé à la perfection.

Et pourtant, vous nous l’aviez bien dit : « Une espèce de joie m’envahit. je n’ai plus peur de la mort puisqu’il n’est pas interdit d’en attendre une surprise. Je remercie je ne sais qui de m’avoir jeté dans une histoire dont je ne comprends pas grand-chose mais que je lis comme un roman difficile à quitter et que j’aurai beaucoup aimé.
J’ignore s’il y a un Dieu ailleurs, autre chose après la mort, un sens à cette vie et à l’éternité, mais je fais comme si ces promesses étaient déjà tenues et ces espérances, réalisées. Et je souhaite avec confiance qu’une puissance inconnue veille, de très loin, mais beaucoup mieux que nous, sur ce monde et sur moi.« 

« Jean d’Ormesson est décédé cette nuit. »

Êtes-vous parti en nous ayant tout dit ?

« J’ai aimé tout ce qui passe. Mais ce que j’ai aimé surtout, c’est Vous qui ne passez pas. J’ai toujours su que j’étais moins que rien sous le regard de Votre éternité et que le jour viendrait où je paraîtrais devant Vous pour être enfin jugé. Et j’ai toujours espéré que Votre éternité de mystère et d’angoisse était aussi une éternité de pardon et d’amour. Je n’ai presque rien fait de ce temps que Vous m’avez prêté avant de me le reprendre. Mais avec maladresse et ignorance, je n’ai jamais cessé, du fond de mon abîme, de chercher le chemin, la vérité et la vie. »

Au revoir monsieur, et merci.

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