Je viens de refermer un livre bouleversant et j’ai d’ailleurs – c’est exceptionnel – beaucoup de mal à trouver les mots pour vous parler de ce manga de Fumiyo Kouno.
« Le pays des cerisiers », c’est ce pays où, 10 ans avant, un éclair incandescent a fendu le ciel.
C’est ce pays où, 50 ans plus tard, les plaies de la population sont encore béantes même si les souffrances sont tues.
Je n’ai des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki qu’une connaissance très superficielle : ce qu’on en apprend en classe et puis la lecture de « Pluie noire » de Masuji Ibuse.
Je n’avais jamais pris conscience en particulier du poids qu’ont porté les générations suivantes : la maladie et la mort de leurs parents, de leurs proches immédiatement après le bombardement mais également la culpabilité d’avoir à vivre, l’impossibilité de s’autoriser à nouveau le bonheur, l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de chaque tête et qui fait qu’on peut mourir, des années plus tard, des conséquences de la bombe.
Le bombardement en lui-même n’est pas montré et son souvenir est abordé avec infiniment de délicatesse et de pudeur.
On découvre (au fil des pages et des allers-retours entre le passé et le présent) les liens qui se tissent ou existent entre les différents personnages, le fil rouge qui unit leurs vies.
Je ne saurais trop vous recommander de lire « Le pays des cerisiers » et le proposer dès 14-15 ans autour de vous, c’est un livre précieux et important.
Anne-Sophie
Ma bibliothèque idéale 