Au fil de mes lectures

Camille, 1815 – Armand Cléry

Il aura fallu que je m’arme de patience avant de pouvoir – enfin ! – vous parler de ce roman qui sort aujourd’hui en librairie !

Et pourtant, je l’ai dévoré en quelques jours, conquise par l’histoire et par le style d’Armand Cléry.

Car, avant toute chose, je dois insister sur l’excellence de la plume de l’auteur : quel bonheur de lire un texte aussi bien ciselé, dont chaque mot, chaque expression s’imbrique parfaitement dans un ensemble conçu pour embarquer le lecteur dans l’aventure ; un style qui sait jouer, au sein d’un même chapitre, sur le changement brutal de temps pour annoncer l’inexorable et qui crée une toile minutieuse dans laquelle les héros peuvent se déployer superbement.

Ces héros, parlons-en justement : le fil rouge du livre, celui autour duquel tous ils gravitent, c’est Camille d’Harpalyce. Figure quasi légendaire de l’armée napoléonienne, sa cocarde bleu-blanc-rouge a été de tous les combats, toutes les victoires, toutes les défaites.

Et lorsque, après Waterloo, les restes de la Grande Armée se retrouvent à Orléans, c’est encore ce guerrier mythique qui va fédérer les derniers acharnés, jusqu’à l’ultime combat.

Face à Camille, trois hommes qui, chacun, ont un jour croisé son chemin : Harmodio Bruto, le forain en quête de vengeance ; le maréchal Davout, qui à la veille de rendre les armes, doit composer avec d’Harpalyce ; le baron de Cléry, esthète et royaliste, homme du passé et de l’avenir.

J’ai adoré ce livre et pourtant, Dieu sait que j’ai détesté Camille, son goût pour la fange, sa violence, sa vulgarité, son égoïsme et sa misanthropie. Mais ce roman dépasse la figure de Camille – en dépit du titre. Ce qui se joue-là, ce sont les combats intimes fascinants auxquels se livrent les quatre héros alors que l’Histoire frappe à leur porte ; ce qui m’a happée, ce sont ces décisions qu’ils doivent prendre alors qu’ils sont acculés au bord de la Loire, pris entre deux époques, deux souverains, deux armées.

L’éditeur du roman le présente comme « un roman de cape et d’épée aux accents dumasiens » et c’est en effet de cela qu’il s’agit : un roman à l’écriture superbe et au souffle épique rare.

Bonne lecture !

Anne-Sophie

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