Cinq jours. Il m’aura fallu cinq jours pour me libérer de ce livre et être en mesure de le recenser ici.

Je vais cependant me retenir de trop vous en parler pour ne pas vous en gâcher la lecture. Un des coups de maître de Flore Vesco est en effet de maintenir son lecteur en haleine à chaque page, sur un fil de certitudes précaire dont on sent qu’il pourrait rompre à tout instant.
« Mais… lui ?! Ce n’était donc pas… Mais pourtant ! J’étais si sûre ! Retournons en arrière. Ah mais non ! Elle m’a eue ! Quoi ?!? Mais quel génie ! »
Chaque mot est pesé, chaque description est minutieuse, chaque rebondissement est parfaitement amené. Je réfléchis depuis cinq jours à un roman qui aurait été tout aussi brillamment construit mais sans en trouver. Flore joue de notre culture, de nos références, de nos peurs et nos rêves d’enfant et tisse autour d’eux une toile qui se resserre et nous happe.
Les chapitres passent, les pages défilent, le coeur et les tripes se serrent et on se surprend à s’arrêter de respirer dans l’attente du dénouement, de l’ultime coup de génie qui nous laissera haletants, perplexes, incapables de sortir de cette lecture pendant de longues journées.
Ce roman qui parle d’ogres et de marraines-fée, d’orphelins et de forêt aux monstres, de parents indignes et d’amour dévorant est à faire lire à vos ados (pas avant 14-15 ans, pour qu’ils aient la maturité et l’intelligence émotionnelle suffisante pour digérer le texte) mais surtout, surtout, à leur piquer avant.
J’ai hâte de savoir ce que vous en aurez pensé ! Quant à moi, je me vois obligée de ronger mon frein jusqu’au prochain Flore Vesco. La vie est vraiment dure.
Bonne lecture !
Anne-Sophie
