Roman exceptionnel et bouleversant.

« Tant que fleuriront les citronniers » raconte l’histoire de Salama, à Homs, en pleine révolution syrienne. Jeune étudiante en pharmacie de tout juste 18 ans, elle est propulsée médecin dans le seul hôpital de la ville, pour s’occuper des blessés qui arrivent tous les jours : victimes de snippers, de bombardements, d’affrontements, femmes enfants, bébés… Dans la guerre entre l’armée du gouvernement et l’armée syrienne libre, les civils sont les premières victimes, la famille de Salama la première.
Orpheline, sans nouvelle de son frère retenu dans les geôles gouvernementales, Salama vit avec sa belle-soeur enceinte – en compagnie de ses hallucinations. Sa douleur, sa peur, son instinct de survie se sont en effet personnifiés dans Khawf, un homme élégant, froid, cruel qui lui apparaît chaque soir pour exacerber ses angoisses et la torturer avec ses souvenirs.
Pourtant, même au pire de l’horreur, dans la grisaille de la guerre, les citronniers refleurissent et l’amour peut surgir.
J’ai beaucoup vu passer la couverture de « Tant que fleuriront les citronniers » et son esthétisme m’avait marquée. C’est désormais son histoire que je porterai au fond de moi, le récit de ces hommes et femmes prêts à tout pour la liberté et la démocratie, forts de leur espoir et de leur amour de leur pays.
Roman dur, extrêmement réaliste mais néanmoins ponctué de passages d’une grande poésie, c’est une lecture qui peut être conseillée dès le lycée (particulièrement intéressante pour ceux qui ont pris l’option HGGSP).
Zoulfa Katouh nous confie que l’écriture de ce livre a été très difficile. Qu’elle soit remerciée d’être allée au bout et de nous avoir offert « les citronniers ».
Bonne lecture !
Anne-Sophie
