Un peu de maths pour vous mettre en appétit ? Alors sachant que (Cartons + déménagement + enfant malade = complications) en y ajoutant (chauffe-eau cassé d’où bains froids + enfant x 3 = complications supplémentaires) et en divisant le tout par une absence de gaz dans la cuisine (= complications ultimes), le total de l’équation équivaut à l’explication de l’absence de tout article sur ce blog depuis quelques temps (trop !)
Je me suis en plus rendue compte que comme j’ai la fâcheuse – mais très agréable – manie de lire 4 livres en même temps, il s’écoule parfois un certain temps avant que je puisse vous en parler. Du coup, nouveau mode de fonctionnement pour cette petite Bibliothèque : dorénavant, je vous parlerai de mes lectures en cours, et ajouterai, une fois le livre fini, une note de bas de page pour confirmer (ou pas !) mes premières impressions.
» « On me dit que nous nous sommes rencontrés à Londres, Mr Leroux, mais je ne me souviens pas de vous, dit-elle, tâchant de se tenir droite, de redresser son corps voûté. – C’est vrai. Nous nous sommes rencontrés. Bien que brièvement. » En fait ce n’était pas à Londres mais Amsterdam. Elle se rappelle une remise de prix à Londres où je n’étais pas. Je me rappelle très bien la conférence à Amsterdam où j’ai parlé, invité en tant que jeune et prometteur spécialiste de son oeuvre. Elle m’avait alors serré la main de manière exquise. Elle riait, faisait la petite fille, était un peu ivre. Cette fois je ne vois pas de trace d’ébriété chez elle. Je ne l’ai jamais rencontrée à Londres.«
En ce moment, donc, grâce à Asphodèle, je suis plongée dans Absolution de Patrick Flanery. Le billet d’Asphodèle sur ce roman m’avait convaincue, et lorsqu’il est arrivé avant-hier dans ma boîte aux lettres, je me suis jetée dessus (et puis ça me change des cartons à défaire…).
L’histoire est celle de Sam et de Clare, de la confrontation entre ce jeune journaliste et cette femme célèbre, ancien écrivain s’opposant au régime de l’apartheid dont il désire écrire l’autobiographie, mais c’est aussi l’histoire des recherches que mène Clare pour retrouver la trace de sa fille disparue. Rapidement cependant, le lecteur perçoit qu’il y a beaucoup plus que cela derrière les entretiens et que les personnages ne sont peut-être pas ceux que l’auteur nous avait tout d’abord présentés.
Ce roman me plaît infiniment pour son contexte tout d’abord car je ne connais pas grand chose à l’Afrique du Sud ni à l’époque de l’apartheid, à part bien sûr les grandes lignes apprises au lycée ainsi qu’un très vague souvenir d’Au plus noir de la nuit, d’André Brink. La description des quartiers ultra-sécurisés du Cap et du mythe de la Nation arc-en-ciel sont particulièrement justes et sobres. La quatrième de couverture annonçant de plus « un fascinant duel littéraire qui tourne au thriller psychologique post-apartheid », il n’en est que plus alléchant même si j’ai tendance à me méfier de l’enthousiasme des quatrièmes de couv…
Mais le style de Flanery m’a surtout séduite, sec, sans fioritures, alternant les voix pour raconter différentes histoires que l’on devine toutes imbriquées. Et je me prends à attendre avec impatience le moment où le roman va basculer pour entrer réellement dans le vif du sujet et où les masques vont tomber.
Plus de détails à venir, à la fin des 450 pages…
Bonne journée !
Anne Souris
Impressions de fin : vraiment, voilà un livre qui m’aura intriguée ! Merci beaucoup Asphodèle pour cette découverte. En fait, je suis incapable de vous dire si au final je l’ai aimé ou non ! J’ai trouvé qu’il y avait énormément de longueurs, que le livre peinait à démarrer réellement, mais en même temps l’histoire est extrêmement prenante et les personnages très bien campés. Mais surtout, ce qui m’a le plus perturbée au début, et finalement beaucoup plu, ce sont les aller-retours permanents entre la réalité et la fiction au travers du livre qu’écrit Clare : ils instaurent une ambiance très particulière, le lecteur doutant sans cesse de ce qu’il découvre, ne sachant plus quelle est la réalité, quelle est la fiction, quelle est la vérité. Et, à la fin, on comprend qu’il ne faut pas forcément se fier aux souvenirs, qu’ils peuvent être traîtres et que l’histoire nécessite plusieurs points de vue pour être comprise dans sa globalité.
Bref, un roman déroutant à lire !
Ha tu l’as reçu, j’en suis ravie ! 😉 Thriller est peut-être un peu exagéré de la part de la quatrième de couv’ mais l’auteur nous tient en haleine jusqu’au bout ! Je l’ai lu en août dans de mauvaises conditions (pour la lecture s’entend) mais je ne l’ai pas lâché ! J’espère que tu vas retrouver l’eau chaude rapidement et que tes petits soucis vont s’éloigner ! 🙂
Oui, je l’ai reçu avant-hier : avec notre changement d’adresse, il a mis un peu de temps à arriver ! Je voulais t’envoyer une petite carte mais je ne retrouve plus le carton « bureau » ! 😉 L’eau chaude est revenue au bout de 3 longs jours, et les soucis s’éloignent peu à peu : je trouve même le courage de lire un peu avant de m’effondrer sur mon oreiller le soir !
Une façon originale de présenter des billets, bien plus personnelle et j’aime beaucoup. J’ai déjà noté ce titre. Il a bonne presse auprès des lecteurs.
Nécessité fait loi ! Sinon, le blog va mourir de faim… Donc dorénavant, il y aura 2 critiques pour le prix d’une ! 😉
Voilà longtemps que je n’ai pu poster dans la bibliothèque idéale ! La venue de mes jumeaux a mis la lecture en retrait…
ce livre s’est particulièrement illustré lors du festival de chambéry, catégorie premier roman anglophone. J’ai donc passé commande à mon libraire préféré !! je n’ai plus qu’une cinquantaine de pages à lire.
Je trouve le personnage de Clare très bien campé, complexe et humain ! Emouvante, quelque fois heurtante…
Ce livre a un caractère très universel et peut tout aussi bien être transposé dans d’autres pays en situation de conflit ethnique, de guerre civile. Il touche l’humanité !
J’adresse tous mes voeux de courage à Anne Souris pour son déménagement chaotique !
Merci chère Noëlle, pour votre avis sur ce livre, et pour les encouragements !! J’ai un peu de mal à avancer, mais je m’accroche ! Bonne soirée !