Sur une barricade, au milieu des pavés
Souillés d’un sang coupable et d’un sang pur lavés,
Un enfant de douze ans est pris avec des hommes.
– Es-tu de ceux-là, toi ? – L’enfant dit : Nous en sommes.
– C’est bon, dit l’officier, on va te fusiller.
Attends ton tour. – L’enfant voit des éclairs briller,
Et tous ses compagnons tomber sous la muraille.
Il dit à l’officier : Permettez-vous que j’aille
Rapporter cette montre à ma mère chez nous ?
– Tu veux t’enfuir ? – Je vais revenir. – Ces voyous
Ont peur ! où loges-tu ? – Là, près de la fontaine.
Et je vais revenir, monsieur le capitaine.
– Va-t’en, drôle ! – L’enfant s’en va. – Piège grossier !
Et les soldats riaient avec leur officier,
Et les mourants mêlaient à ce rire leur râle ;
Mais le rire cessa, car soudain l’enfant pâle,
Brusquement reparu, fier comme Viala,
Vint s’adosser au mur et leur dit : Me voilà.
La mort stupide eut honte et l’officier fit grâce.
Victor Hugo (1802-1885)
Magnifique…Bouleversant… La puissance lyrique de Victor Hugo est unique .
C’est un des rares poèmes qui me donne des frissons à chaque fois que je le lis…
Il y aussi ce poème où une grand-mère écrit à Napoléon lll pour exprimer sa douleur d’avoir perdu son petit-fils lors de massacres qui ont suivi le coup d’état …
Je ne le connais pas !!! Vous souvenez-vous du titre ?
Je vous ai envoyé un lien par mail dites-moi si c’est bien reçu…
Non, je n’ai rien reçu… vous l’avez bien envoyé à annesouris.mbi@gmail.com ?
J’ai renvoyé à l’instant
Bien reçu !