« Nous connaissons tous des filles et des garçons parfaits. Ils vivent dans des maisons parfaites, avec des parents parfaits. Ils sont parfaitement habillés, ont une démarche parfaite et mènent la vie la plus parfaitement parfaite. C’est parfaitement horrible. Ils sont parfaitement ennuyeux. Heureusement, cette histoire n’est pas celle d’un enfant parfait. C’est l’histoire d’Archer Benjamin Helmsley. »
Un garçon de 11 ans, petit-fils d’explorateurs célèbres portés disparus sur un iceberg en plein milieu de l’Antarctique et vivant dans une maison emplie d’animaux empaillés, un autre garçon, son voisin, issu d’une famille excentrique légèrement loufoque et follement sympathique et une petite fille, ex-petit rat de l’opéra unijambiste, décident de fuir de chez eux pour partir à la recherche desdits grands-parents et embarquer comme passagers clandestins sur le premier cargo en partance pour le Pôle Sud.
Bien évidemment, à ce stade de l’article, tout lecteur sensé devrait froncer les sourcils et quitter ce blog en se demandant ce qui a bien pu passer par la tête de la chroniqueuse lorsqu’elle a décidé de recommander ce livre pour les plus jeunes des lecteurs.
Et pourtant, quelle erreur fatale cela serait ! Quel dommage de passer à côté de cette petite pépite, de ce roman à la fois terriblement déjanté et pourtant d’une tendresse incroyable… parfaitement traduit par Catherine Nabokov.
Si Archer, Oliver et Adélaïde tiennent à merveille leurs rôles de personnages principaux, ils sont entourés d’une multitude de personnages secondaires tous plus truculents les uns que les autres : débonnaires ou cruels, autoritaires ou rêveurs, les adultes du roman vont tour à tour faire frémir, rire ou pleurer nos petits protagonistes qui ne renonceront pas pour autant à leur projet complètement fou, même s’ils doivent pour cela se retrouver perchés sur le toit du musée d’histoire naturelle, poursuivis par trois tigres en liberté.
« Quand on aime quelque chose, une bouchée ne suffit pas. On a envie de tout dévorer. C’est comme ça que ça marche dans la vie. Pareil pour Archer. Il ne voulait pas un petit goût d’aventure avec quelques découvertes par-ci, par-là. Il avait envie de la dinde entière, avec assez de cranberries et d’épices pour que son repas se transforme en un feu d’artifice de saveurs.«
Parsemé de superbes illustrations en pleine ou double page, découpé en chapitres courts qui maintiennent le suspense, cet excellent roman devrait combler les enfants de 9-10 ans, au risque toutefois de déclencher chez eux un goût pour l’aventure qui pourrait faire frémir tout adulte raisonnable…
Bonne lecture, et bonnes aventures !
Anne Souris
PS : le tome 2 est déjà sorti, et tout aussi excellentissime !
Chère Anne-Souris,
Cet article me fait déjà rêver. Les illustrations sont magnifiques. Le camaïeu de marron est une réussite.
Bonne soirée
Montaine
C’est un livre absolument superbe, tant sur le fond que la forme ! Heureuse de vous l’avoir fait découvrir ! Bonne soirée