Louis-Henri de La Rochefoucauld est-il génialement loufoque ou follement brillant ?
C’est la question qui m’a trotté dans l’esprit en refermant ce roman, dévoré en une soirée. Une chose est certaine : notre homme écrit très bien. Il est donc très agréable de se laisser entraîner par sa plume dans ses pérégrinations généalogiques, dans les méandres de ses hallucinations historiques.

Tout au long de la lecture, on ne sait trop si le héros a réellement la chance de croiser le chemin du fantôme de Louis XVI ou s’il est le jouet d’un couple de manipulateurs suprêmes, qui profitent de son mal-être existentiel. Mais comme il est – en dépit de tout – fort sympathique, on se laisse séduire par son exaltation et son projet follement dingue de réhabiliter le roi. Et on se perche sur son épaule tandis qu’il disserte sur les grands écrivains politiques du XVIIIe, tandis qu’il nous présente ses cousins, tantes, aïeuls qui ont fait l’histoire de France.
J’ai adoré le regard que La Rochefoucauld porte sur sa famille, sur ses ancêtres, ce regard tendre et ironique sur cet héritage pourtant si lourd ;
J’ai eu envie une fois ou deux de lui donner une bonne gifle de la part de son épouse – et j’ai été soulagée de ne pas l’avoir fait, en poursuivant ma lecture ;
J’ai souri – voire ri – à certains de ses échanges avec Louis XVI, Marie-Antoinette ou les doux dingues qui gravitent dans le milieu royaliste parisien ;
J’ai été profondément émue en lisant les quelques lignes qui révèlent le mystère du titre.
Mais surtout, comme pour « Les petits farceurs », je me suis délectée de son écriture (je me répète, je sais).
Et c’est ce que j’aime fondamentalement dans la littérature : un auteur pourra m’entraîner dans ses délires les plus complets, si c’est intelligent et bien écrit, je cours, je vole, je plonge avec lui. C’est le cas ici !
Et puisqu’on dit toujours « jamais deux sans trois », je vais relire « Le club des vieux garçons » qui végète dans ma bibliothèque depuis sept ans !
Qu’avez-vous lu de LH de La Rochefoucauld ?
Anne-Sophie
