« Il est réveillé par le grattement d’un crayon sur du papier : le bruit perce l’obscurité. Il est allongé sur le dos, immobile, aux aguets. ses oreilles se tendent comme une puissante voilure déployée. Le monde ne l’atteint que par des sons, qu’il trouve trop rares.«
Serait-ce du ténébreux et impressionnant Mr. Rochester dont il s’agit là ? Ce roman serait-il une suite, ou une adaptation du célèbre roman de Charlotte Brontë, à l’image de tous ces romans écrits en se basant sur l’oeuvre de Jane Austen ?
Si le titre pourrait le faire penser (espérer ? redouter ?), il s’agit en fait d’une histoire bien plus intéressante puisqu’elle nous présente Charlotte, au chevet de son père malade, contrainte de rester enfermée entre quatre murs à ressasser ses souvenirs et panser son amour-propre, blessé par le refus d’un éditeur de la publier.
Confrontée à la cécité du pasteur Brontë, à ses interrogations sur son talent d’écrivain, à ses regrets et ses espérances déçues, Charlotte va commencer à écrire l’histoire d’une enfant , et « invente une fillette qui pose des questions avec le courage dont manquent parfois les enfants entourés d’adultes peu attentifs – une fillette intelligente, audacieuse, imaginative, telle qu’elle aurait voulu être » : Jane Eyre.
Ce roman qui est actuellement « mon livre du métro » (celui qui ne quitte pas mon sac à main !) est un vrai coup de coeur : bien écrit, bien mené, il nous présente l’auteur de Jane Eyre comme une vraie héroïne ! Et moi qui ne connaissais rien de la vie de Charlotte Brontë, je découvre une jeune femme forte, indépendante, volontaire et décidée à percer dans le milieu littéraire. Mais aussi une jeune femme fortement traumatisée par les nombreux malheurs qui ont frappé sa famille et de grandes déceptions, professionnelles et sentimentales (en particulier un grand chagrin d’amour).
Le récit alterne entre le point de vue de Charlotte, celui de son père qui se remet d’une opération des yeux, ainsi que celui de l’infirmière, et tous ces points de vue cumulés permettent de mieux comprendre Jane Eyre, d’identifier derrière l’héroïne les aspects autobiographiques du roman.
Je vous en dit plus dès que je l’ai fini !
Bonne journée !
Anne Souris
Impressions de fin : voilà un livre qui restera comme coup de cœur de cette année, un des aspects de la littérature qui me fascine étant justement tout le processus créatif. Sheila Kohler a très bien réussi à rendre ce douloureux accouchement qu’est la naissance d’un roman, sa mise à l’écrit et surtout son accueil par les autres, par le Lecteur. Pourquoi tel livre rencontre-t-il du succès, et pas tel autre ? Est-ce parce que le public sent que l’auteur s’est livré, a révélé ses blessures, ses joies les plus intimes ? Quelle part un écrivain doit-il laisser à la fiction ? Toutes ses questions, Charlotte Brontë (et tant d’autres !) y a sans aucun doute été confrontée et ce livre permet d’entrevoir – tout en gardant à l’esprit qu’il ne s’agit que d’une fiction – quelques unes des réponses.
Traduction : Michèle Hechter
Bonjour ASo
Merci pour cet article alléchant. Je me suis précipitée sur le catalogue de ma bibliotheque de quartier pour voir avec plaisir qu’ils ont ce livre. Je vais donc l’emprunter des que possible et pourrais te donner mon avis.
Bonne journée
Emma
Tu me diras si tu as aimé ? Je vais me dépêcher de le finir pour donner un avis définitif !
Merci Anne-Souris, je viens de découvrir qu’il y avait un « nouveau » Jane Austen, un que je ne connaissais pas!!! « Sandition »….vite vite je vais chez le libraire demain!!!
Et vous aurez bien raison ! Vous me direz s’il vous a plu !
Rah ben je le note dans ma wishlist merci !
Oui, c’est à noter et à lire !
C’est bien qu’il soit en poche, je l’ai un peu en ligne de mire !
On aime les Poches quand notre liste chez le libraire est longue, n’est-ce pas ? 😉