17 ans à jamais – Gaël Aymon

On n’est pas sérieux quand on a 17 ans.

Mais est-ce possible, quand on a 17 ans en 1916, dans l’enfer du nord de la France, derrière la ligne de front ? Peut-on rêver ? Peut-on espérer et aimer ?

Marthe, elle, est sérieuse. Elle hait de toutes ses forces l’occupant, elle vomit ceux qui profitent de la guerre. Et elle aime André, d’un amour pur, puissant, inconditionnel, qui va lui faire prendre une décision lourde de conséquences : pour le protéger des combats, elle lui offre son reflet. Mais, sans qu’elle le sache encore, elle renonce également au cours du temps et vivra désormais sans prendre une ride, telle qu’elle était en cette nuit de 1916.

Notre héroïne va alors traverser le siècle, vivre les Années Folles, la montée des extrémismes, la Seconde guerre mondiale et les Trente Glorieuses. Elle vit, se bat, se met en danger, mais surtout protège coûte que coûte son secret – elle qui ne renvoie plus aucun reflet dans les miroirs.
Et par-dessus tout, elle ne cessera jamais de chercher André, quel que soit le nombre d’années qui passent. Car elle le sait : tant qu’elle ne se verra pas dans un miroir, c’est qu’André sera toujours en vie, son reflet à elle à ses côtés.

Ce roman est très noir, souvent dur. Je ne le recommande d’ailleurs pas avant 15-16 ans, et seulement aux lecteurs qui ne seraient pas trop sensibles. Gaël Aymon n’occulte en effet rien de la noirceur de l’âme, des tourments et compromissions auxquels sont confrontés les hommes. Ses personnages sont des écorchés vifs, que ce soit Gwen, le peintre inverti qui cherche à oublier dans la débauche les horreurs des tranchées, Hermann, l’Allemand haï, incompris et pardonné ou encore Florin, un jeune Parisien défiguré lors des attentats de 2015, à qui Marthe va confier son histoire.

L’histoire d’un amour qui aura duré cent ans.

Un roman choc, marquant, époustouflant.

Anne-Sophie